Hatha Yoga Pradîpikâ: petite lumière sur le yogaLa Hatha Yoga Pradîpikâ a vraisemblablement été écrite au 15e siècle, elle fait partie des 4 textes de référence du Hatha Yoga (et non du yoga en général, nous n’y incluons donc pas les Upanishad ou les Sutras de Patanjali par exemple) . les trois autres sont la Gheranda-Samhitâ, la Goraksha-Shataka, la Shiva-Samhitâ (Source Christian Tikhomirov natha-yoga.com/hathayogapradika.htm) Voici le premier chapitre:”prathamopadeśaḥ “ 1) Que la Gloire illumine Adinâtha qui enseigna la science du Hatha-Yoga. Celui-ci brille comme une échelle pour qui désire accéder à l’éminent Râja-Yoga. 2) Après avoir rendu hommage à la Conscience par l’intermédiaire de son propre guru, Le Yogi Svâtmârâma expliqua la science du Hatha-Yoga dans le seul but de pouvoir atteindre le Râja-Yoga. 3) Svâtmârâma, compatissant, offre cette petite lumière sur le Hatha à ceux qui errent dans l’obscurité produite par la multiplicité des opinions car ils ne connaissent pas le Râja-Yoga. 4) Matsyendra, Goraksha connurent en premier lieu la science du Hatha-Yoga. Le Yogi Svâtârâma pu ensuite l’apprendre grâce à eux. 5) Les Sages Adinâtha, Matsyendra, Shâbara, Anandabhairava, Caurangî, mîna, Goraksha, Virûpâksha, Bileshaya. 6) Les Yogi Manthâna, Bhairava, Siddhi, Buddha, Kanthadi, Korantaka, Surânada, Siddhapâda, carpati. 7) Kânerî, Pûjyapâda, Nityanâtha, Niranjana, Kapâlin, Bindunâtha, Kâkacandishvara. 8) Allâma, Prabhudeva, Ghodâcoli, Tintini, Bhânukî, Naradeva, Khanda-Kâpâlika, 9) Tous les Yogi parfaits, à commencer par ceux-ci, parcourent librement l’Univers, ayant vaincu la mort grâce à la puissance du Hatha-Yoga. 10) Le Hatha-yoga est un refuge, tel une cellule, pour ceux qui sont affligés par toutes sortes de souffrances. Le Hatha-Yoga est comme la tortue qui soutient les mondes pour ceux qui pratiquent toutes formes de Yoga. 11) le Yogi qui veut atteindre la perfection doit tenir secret, de la façon la plus absolue, la science du Yoga. Cette science tenue cachée est puissante, mais divulguée perd toute sa vigueur. 12) Celui qui désire pratiquer le Yoga doit se mettre au centre d’une petite cellule isolée, sans pierre, ni eau, ni feu ayant la dimension dans son rayon d’un arc, dans un pays bien gouverné, qui soit exempt de catastrophes et de conflits, dans lequel la loi est observée et où÷ les aumônes sont prodiguées avec largesse. 13) Les caractéristiques de cette cellule, décrites par les Siddha qui pratiquent le Hatha-Yoga sont les suivantes: elle doit avoir une petite porte, aucune fenêtre, elle doit être sans trou ni creux au sol, ni trop haute ni trop basse, bien badigeonnée de bouse de vache, propre, sans insecte. L’extérieur doit comporter un pavillon, un espace réservé, un puits et être entouré d’un mur d’enceinte. 14) Immobile dans la cellule précédemment décrite, le yogi, abandonnant tous soucis, doit pratiquer sans cesse et exclusivement le Hatha-Yoga enseigné par son Maître. 15) Il y a six causes qui rendent inefficace la pratique du Yoga: une nourriture trop abondante, des efforts trop violents, les bavardages inutiles, l’observation d’obligations religieuses particulières , les relations avec les gens, l’inconstance. 16) Le Yoga réussi parfaitement grâce à six qualités: la détermination inébranlable, l’ardeur, la persévérance, la connaissance du réel, la certitude, l’abandon de la fréquentation des gens. 17) Pour commencer nous allons décrire les âsana qui constituent le premier membre du Hatha-Yoga. Les âsana rendent le corps stable, sain et ses diverses parties légères . 18) Je vais décrire quelques âsana adoptés par les sages, tel Vasistha, et les Yogi , tel Matsyendra.
SVASTIKASANA GOMUKHASANA VIRASANA KURMASANA KUKKUTASANA UTTANAKURMASANA DHANURASANA MATSYENDRASANA 27) Matsyendrâsana est l’arme qui détruit quantité de terribles maladies: grâce à une pratique assidue de celle-ci, le feu digestif des hommes est ranimé, la kundalinî réveillée et le nectar lunaire stabilisé. PASCIMATANASANA 29) Ce paschimatâna, réputé entre tous les âsana, fait circuler le prâna dans toute la colonne, ravive le feu gastrique, maintient svelte et procure la santé. MAYURASANA 31) Mayûrâsana détruit rapidement toutes les maladies, à commencer par la dilatation de la rate et l’hydropisie; elle vainc les troubles des trois humeurs dans le corps; Elle brûle complètement la nourriture prise en exagération et celle qui est nocive; elle ravive le feu digestif et permet de digérer jusqu’aux poisons mortels (kâlakûta). SHAVASANA 33) Shiva a décrit 84 âsana: d’entre ceux-là je vais expliquer les quatre essentiels. 34) Le groupe des quatre meilleurs est composé comme suit: siddha, padma, simha et bhadra. D’entre eux ils est bien de pratiquer le plus fréquemment possible le confortable siddhâsana. SIDDHASANA 36) Après avoir placé la cheville gauche sur le sexe, appuyer dessus celle-ci l’autre cheville: ceci est siddhâsana. 37) Certains l’appelle siddhâsana, d’autre la connaissent comme vajrâsana; certains la dénomment muktâsana; certains autres la définissent comme guptâsana. 38) Les siddha savent aussi que de la même manière qu’une nourriture modérée est le plus important des yama et l’absence du désir de nuire le meilleur des niyama, siddhâsana est la posture la plus importante. 39) D’entre les 84 âsana, siddhâsana doit être continuellement pratiquée, elle qui purifie les 72 000 nâdî. 40) Le yogi qui médite sur l’âtman et qui se contente d’une nourriture peu abondante durant 12 ans, obtient la réalisation finale grâce à la pratique continuelle de siddhâsana. 41) Quel besoin d’autres âsana quand la perfection est atteinte dans siddhâsana? Quand le prâna est contrôlé de façon habille grâce au kumbhaka (arrêt du souffle) absolu, le stade unmanî (non mental) se produit de lui-même, sans effort. 42) D ès que l’unique siddhâsana est maîtrisé, les trois bandha (contractions) viennent d’eux-même, spontanément. 43) Il n’y a pas d’âsana pareil à siddhâsana, pas de kumbhaka supérieur à kevala (spontané), pas de mudrâ (geste) égal à khecharî, pas de laya (dissolution) équivalente à celle en nâda (son). Padmâsana 45) Après avoir collé, avec la puissance voulue, les pieds avec les plantes retournées en l’air sur les cuisses opposées et, simultanément, après avoir placé les mains les paumes retournées vers le haut sur le cuisses, 46) Que l’on dirige le regard sur le bout du nez, et que l’on mette la pointe de la langue contre la base des incisives, que l’on appui le menton sur la poitrine et que l’on fasse remonter lentement le prâna: 47) Ceci est appelé padmâsana, qui détruit définitivement toutes les maladies. Celui-ci est difficilement réalisable par une personne ordinaire, seuls les sages y arrivent sur terre. 48) Après avoir atteint la stabilité dans padmâsana et avoir également mis les paumes de mains en position concave, que l’on presse avec force le menton contre la poitrine; que l’on immobilise le mental dans la contemplation du Brahman et que l’on dirige maintes fois le souffle descendant vers le haut, tandis que l’on pousse vers le bas le prâna inspiré. Grâce à cela, à la puissance de la Shakti, l’homme obtient l’éveil impérissable. 49) Le Yogi assis en padmâsana qui rend stable le souffle inspiré à travers les nâdî atteint la libération. Il n’y a aucun doute la dessus. Simhâsana 51) Après avoir placé les mains, avec les doigts largement Écartés, sur les cuisses respectives, qu’il ouvre tout grand la bouche et fixe la pointe du nez avec un mental très concentré. 52) Ceci est simhâsana, honoré comme étant parmi les meilleures postures par ceux qui pratiquent le Yoga. Cette posture doit être accomplie avec les trois bandha fait ensembles. Bhadrâsana 54) Il saisi ensuite fermement avec les mains, de façon très stable, les côtés des pieds: ceci s’appelle bhadrâsana qui détruite toutes les maladies. Les siddha et les yogi la nomment gorakshâsana. 55) Alors le meilleur d’entre les yogi, libéré de la fatigue accumulée dans la pratique des âsana et des bandha ainsi décrits, exécute la purification des nâdî , les mudrâ, etc … et l’exercice du souffle vital, prânâyâma. 56) Les âsana, les divers types de kumbhaka, la pratique des mudrâ, l’écoute attentive du son intérieur: ceci est l’ordre dans lequel les exercices doivent être exécutés dans le Hatha-Yoga. 57) Celui qui observe le voeu de chasteté, ainsi qu’une nourriture modérée, qui a renoncé à la vie mondaine, qui se consacre entièrement au Yoga, devient un siddha au bout d’une année, il ne peut y avoir aucun doute là dessus. 58) Un régime est dit modéré s’il est constitué par une nourriture assez grasse et douce en quantité qui laisse libre le quart de l’estomac et qui est mangée pour les délices de Shiva. 59) La nourriture am re, acide, piquante, salée, qui surchauffe le corps, la verdure, la soupe de farine d’avoine acide, l’huile de sésame, les graines de sésame, la moutarde, les boissons fermentées, les poissons, la viande à commencer par celle de la ch èvre, le lait caillé, le petit lait, la variété de légumes dits kulattha (pois doliques), les jujubes, les gâteaux de sésame, l’ail, sont contre-indiqués. 60) On doit savoir qu’il y a des aliments contraires pour un yogi: les plats réchauffés, ce qui est sec (sans ghî), trop salé, acide, avarié, les légumes en trop grande quantité, doivent être Évités. 61) D ès le début de la pratique du Yoga il faut s’abstenir d’utiliser ou de manipuler le feu, de fréquenter les femmes et d’entreprendre des voyages. Selon l’enseignement de Gorakhsa: on doit éviter la proximité des gens malveillants, le feu, la femme, les voyages, le bain à l’aube, le jeûne et les paroles inutiles, ainsi que les observances religieuses qui sont cause de souffrance pour le corps. 62) les meilleures céréales sont: le blé, le riz, l’orge, la variété de riz appelée sastika, le lait, le beurre clarifié, le sucre non raffiné, le sucre candi, le miel, le gingembre sec, le fruit du patolaka, les cinq sortes de légumes, le lØgume mudga, l’eau pure, sont renommés comme étant le meilleur pour les yogi. 63) Le Yogi doit se nourrir d’aliments nourrissants, donnant une nourriture très douce, grasse, mélangée avec du lait et du ghî, en proportions correct permettant de nourrir les éléments constitutifs du corps, appétissante et appropriée. 64) Que l’on soit jeune, dans l’âge mûr ou âgé, malade ou faible, on obtient la réalisation grâce à la pratique infatigable des exercices et de tous les aspects du Yoga. 65) Celui qui pratique les actes prescrits dans le Yoga obtient la réalisation ultime: comment pourrait-on l’obtenir si l’on s’abstient d’agir? La réalisation du Yoga ne s’obtient pas la simple lecture des textes. 66) Ce n’est ni le fait de s’habiller en yogi, ni le fait de parler du Yoga qui est la cause de la réalisation finale, mais c’est bien la pratique et elle seule qui est cause de cette réalisation. Ceci est vrai, sans aucun doute. 67) Les âsana, les différentes sortes de kumbhaka et les autres excellentes techniques, toutes doivent être utilisés dans la pratiques du Hatha, jusqu’à l’obtention du fruit, le Râja-Yoga. |