Taittiriya & Katha Upanishad
Du sanskrit upav(déplacement physique) ni(mouvement vers le bas) et shad (s’asseoir), donc “venir s’asseoir respectueusement” – c’est à dire s’assoir au pied du maître pour écouter son enseignement.
Il y a dix Upaniṣad majeures (il y a au total 108 Upaniṣad) associées au Veda ( ou Upanishads “védiques”) : la Kena, la Kaṭha, la Chāndogya, la Muṇḍaka, l’Īśa, la Praśna, la Kauṣītaki, la Śvetāśvatara, la Taittirīya et l’Aitreya Upaniṣad. Ces Upaniṣad constituent la conclusion du Veda et représentent le cœur du Vedanta dans la tradition hindoue.
C’est la première fois qu’apparaît le terme yoga. Sa signification est alors restreinte pour le “védiser” ou le “brahmaniser”
On lit dans la Taittiriya Upanishad, l’une des plus archaique, que l’être du connaisseur (de celui qui a acqui une connaissance vraie) “est fait de foi, de vérité, d’exactitude rituelle, de majesté, et de yoga”. Il est même précisé que le Yoga “est son âme”, la part essentiel de sa personne.*
de même, dans la Katha, la Maitri et la Śvetāśvatara, on trouve dans les trois, l’image du char (le corps humain) tiré par des chevaux indisciplinés (les sens) que le cocher (la pensée) ne parvient pas à diriger. Embraquée sur ce véhicule qui court à l’abîme, l’âme (atman) souffre en silence.
Dans un tel contexte, le yoga consiste en une méthode qui permet au cocher – pensée de discipliner les chevaux – sens jusqu’à permettre un arret du char, grâce à quoi l’âme pourra descendre et quitter le monde des corps.
Quant à la méthode, elle est brièvement évoquée dans les mêmes Upanishads qui mentionnent outre la méditation et la tenue du souffle, les ymas, nyamas, et pratyahara.
Tout ceci s’articule aisément à d’anciennes spéculations proprement védiques sur les souffles vitaux, l identité de l’atman et du Brahmane, pour récupérer le yoga et le faire passer pour authentiquement “védique”.
La Katha Upanishad fait partie du Yajur-veda Noir.
Sa partie principale relate la discussion d’un garçon, Nachiketas , avec la Mort qui lui donne des clefs pour comprendre les imbrications entre l’âme d’un individu et le corps, ainsi que l’importance de la connaissance et du yoga.
On la date autour 600 avant JC. Cette datation est aléatoire et a néanmoins son importance car c’est dans cette Upanishad qu’apparaît pour la première fois le terme ‘yoga’. C’est également dans cette Upanishad que s’élaborent les grandes structures du Samkhya (les 25 Tattvas) que l’on retrouvera ensuite comme fondation de nombreuses écoles de yoga.
Dans cette historiette, on compare l’être humain à un attelage :
La structure du char est comparée à notre corps
Le cocher du char est notre intelligence intuitive
Les rennes sont notre intelligence mentale
Les chevaux sont les organes des sens
Le passager du char est notre esprit
Les routes sont les différents objets des sens. (Katha Upanishad I,3,3)
Une des grandes idées de cette Upanishad est de discipliner le corps et les sens par le mental, de laisser ce dernier obéir à l’intuition et mettre cette dernière au service du passager : l’esprit.
Tôt ou tard, le passager a quand même envie d’arriver à destination et de quitter le chariot. Il n’est cependant pas pressé. Au cocher (notre intelligence la plus haute) de lui procurer un voyage confortable.
Ce voyage organisé se retrouve naturellement dans une séance de yoga : Renforcer et assouplir le corps, développer un mental fort et serein, puis laisser l’intuition communiquer avec l’esprit.
Sources
- Les Upanishads du yoga – Jean Varenne
- Michel Hulin
- Gilles Farcet Les Upanishads
- Thierry Van Brabant – Centre de Yoga Santosha