Selon Bernard Sergent, l’Inde est formée de trois éléments linguistiques principaux. Les Dravidiens forment un groupe compact dans la péninsule du Dekkan, dont ils occupent en gros la moitié méridionale, et dans l’île de Ceylan. Parmi eux dans le nord-est, et un peu au-delà en direction de la plaine du Gange, sont les tribus de langue Munda. La presque totalité du reste de l’Inde, donc la partie nord du Dekkan, la gigantesque plaine du Gange, et au-delà les pays de l’Indus, appartiennent à la famille dite Indo-Aryenne, branche de la vaste famille indo-européenne. À ces trois groupes majeurs s’ajoutent dans le nord-est, dans l’Assam et les provinces voisines, et au nord de la plaine du Gange, dans le massif himalayen, des peuples du groupe linguistique Tibéto-Birman.
Anthropologiquement, la répartition des types humains coïncide en grande partie, mais non totalement, avec les répartitions linguistiques. Les Dravidiens ont la peau noire, mais leur type physique en fait une branche de l’ensemble méditerranéen, auquel se rattache également, avec une peau plus claire, la majorité des locuteurs des langues indo-aryennes. Les locuteurs des langues tibéto-birmanes sont de type est-asiatique. Seuls locuteurs des langues Munda ne correspondent pas à un type humain défini, ils sont de type dravidien en pays dravidien, de type méditerranéen clair plus au nord. Ce décalage entre langue et type physique paraît s’expliquer par le fait que les Munda se sont imposés, en peuple conquérant, à des peuples d’autres origines, et se sont finalement fondus dans ces populations.
Connu grâce à l’étude de sites de plein air, le Paléolithique supérieur est représenté à Adamgahr, sur les rives de la Narbada, et à Bagor, dans le nord-ouest. Il se prolonge jusqu’au début du IIe millénaire à Lekharin, dans le bassin moyen du Gange, et même jusque vers 600 avant J.-C. quand le site de Bagor voit la coexistence d’une économie productive et d’une industrie de microlithes ( En géologie, le terme microlithe désigne un cristal microscopique, souvent en forme de bâtonnet, par opposition à un phénocristal. Il signifie littéralement « petite pierre ) héritée des millénaires antérieurs. La découverte assez récente, il y a seulement une dizaine d’années, de la calotte crânienne dite de la Narbada témoigne de la présence d’archanthropiens (homo erectus) mais celle-ci se prolonge curieusement jusqu’à une époque très récente (vers – 30 000 avant J.-C.) si l’on compare la situation de l’Asie du Sud à l’évolution qu’a déjà connue l’Europe, depuis ses propres archanthropiens d’Atapuerca et de Tautavel jusqu’aux néandertaliens et à l’Homo sapiens.
Remontons donc les années :
Les anthropologues confirment les découvertes des préhistoriens en montrant que des groupes humains archaïques comme les Veddah des montagnes de Ceylan, assez proches des aborigènes australiens, ont joué un rôle considérable dans l’occupation du subcontinent avant que ne s’impose le peuplement dravidien, demeuré si caractéristique du sud de l’Inde jusqu’à aujourd’hui. Noyés sur le plan ethnique dans la masse des mélano-indiens, les Munda – dont la persistance de certaines données linguistiques permet aujourd’hui d’affirmer l’importance – venaient sans doute de l’est et des affinités ont pu être aisément établies avec le groupe mon-khmer et avec les populations du sud de la Malaisie et de Bornéo. Il faut enfin ajouter le rôle joué par des éléments tibéto-birmans dans l’ethnogénèse originelle du peuplement indien antérieur aux « invasions » aryennes.
(Bernard Sergent- Chercheur au CNRS Président de la Société de mythologie française)
L’Inde est un immense continent, aux cultures diverses – L’Inde est un gigantesque musée de l’humanité, où des peuples aborigènes multimillénaires ont su résister aux religions, mœurs, diktats… introduits lors de moult invasions.
Nombreux ces aborigènes ou Ādivāsī reconnus en « Scheduled Tribes » (tribus répertoriées) officiellement reconnus suivant la constitution indienne – et regroupés avec les « Scheduled Castes » (castes répertoriées). Ces « Indiens de l’Inde » représenteraient environ 8.6 % de la population du sous-continent, soit 104 millions d’âmes selon le recensement de 2011).
L’une des tribus la plus représentative est justement celle des Mundas, des « survivants » des premiers habitants de l’Inde, populations proto-australoïdes donc, s’exprimant en langue munda (le mundari notamment), une langue koralienne ou un sous groupe des langues austro-asiatiques, vivant dans l’est de l’Inde, la plupart dans le Jharkhand (le plateau de Chota Nagpur), l’Orissa mais aussi dans l’ouest du Bengale, le Chhattisgahr, le Bihar et sur de petites zones du Bengladesh.
Lors du dernier recensement en 2001, la population munda était estimée à 9000 000 d’individus.
Leur origine reste encore un sujet à controverse mais il est fort probable que ce peuple munda soit arrivé en Inde par le sud et le sud est asiatique à une période où l’Inde avait des ponts terrestres avec l’Australie (époque du Pléistocène, par la glaciation de Würm, soit il ya 100 000 à 50 000 ans environ) alors que l’Inde était coupée du nord de l’Asie.
(In worldwidepress.info)
Selon Jean Michel Descamp :
LE YOGA CHAMANIQUE est celui des chasseurs Munda, celui de la première civilisation des aborigènes de la forêt (Adivasi) de l’ethnie maorie qui a émigré jusqu’en Polynésie, à l’île de Pâques et à Hawaï. Tout y est féminin et magique : la FemmeArbre (karam), les Filles-Fleurs, la Déesse-Serpent, les BeauxAdolescents (kumari, minashki), le couple Shakti-Seigneur des Animaux (pashupati); le voyage chamanique procure les siddhis (pouvoirs). Le monde est maya (illusion) et les vies sont réincarnations successives (samsara). Le yoga est une ascèse (tapas) individuelle et solitaire en vue d’une transformation. Il est issu de toutes ces techniques primitives pour obtenir la bienveillance du monde effrayant des esprits (rudra), par l’évocation et l’intériorisation des esprits totémiques.
Selon les theses d’Aurobondo, les sources les plus anciennes remontent les origines de l‘hindouisme à – 9000 ans avant J.C. A cette époque, l’Inde était majoritairement habitée par des hommes à peaux noires, les Dravidiens et les Moundas (ou Mundas). C’étaient des êtres d’une grande culture spirituelle, inventeurs du Yoga, et qui entretenaient entre autre, le culte de la Mère Divine, culte (lune-soleil).
Les conceptions religieuses et spirituelles des dravidiens sont les plus anciennes de l’histoire de l’humanité. On sera étonné d’apprendre que beaucoup « d’histoires » contenues dans la bible, bien postérieure, figuraient déjà dans les traditions dravidiennes, comme celle de l’arche de Noé.
La société indienne ancienne honorait le soleil et la Lune. Celle-ci était considérée comme la compagne du soleil créateur, et la grande Mère de la Vie et de l’Univers.
Sources
- worlwidepress
- Bernard Sergent Chercheur au CNRS Président de la Société de mythologie française
- Michel Armand et Bernard Castiglioni
- Clio.fr (voyages et connaissance)
- Marc-Alain DESCAMPS (http://www.almora.fr/images_spaw/Pages_de_hatha_yoga3.pdf)
- http://shriaurobindo.free.fr